CONFERENCE de Maïté Maskens – « Les frontières de l’amour au guichet de l’état civil : une ethnographie bruxelloise »
CONFERENCE de Maïté Maskens – « Les frontières de l’amour au guichet de l’état civil : une ethnographie bruxelloise »

Conférence de Maïté Maskens – « Les frontières de l’amour au guichet de l’état civil : une ethnographie bruxelloise »

Le 14 février 2024

de 13h30 à 14h15

 

Présentation de la conférence – « Les frontières de l’amour au guichet de l’état civil : une ethnographie bruxelloise »

Ses recherches ont d’abord portés sur les formes spécifiquement religieuses d’incorporation de fidèles euro-africain.e.s et euro-latino-américain.e.s à Bruxelles.

À partir d’une ethnographie fournie et détaillée, sa thèse de doctorat avait pour ambition de décrire et d’analyser l’enchevêtrement particulier entre l’expérience migratoire d’acteurs.rices euro-africain.e.s et euro-latino-américain.e.s à Bruxelles et leur affiliation religieuse au(x) pentecôtisme(s) dans cette même ville.

En effet, il s’agissait d’explorer la manière dont les converti.e.s travaillent collectivement à réaliser la transformation encouragée par le scénario religieux qui consiste à appliquer le « plan parfait de Dieu » dans leur vie. C’est ainsi que les fidèles – qui sont aussi des migrant.e.s et dont la légitimité de citoyen à part entière est constamment mise en doute – s’appuient sur la lettre biblique pour donner une consistance divine à leur présence sur le territoire belge.

Par la suite, ses travaux ont questionné l’administration par l’Etat belge de l’intimité. Maïté Maskens s’est concentré sur l’étude des interactions entre agents de l’Etat et couples binationaux dans le cadre des politiques publiques de luttes contre l’instrumentalisation de l’institution maritale.

Ces unions qui questionnent les contours et les contenus des frontières produisent des anxiétés étatiques dans de nombreux pays européens car elles touchent à la question de l’inclusion nationale.

A ce titre, elles sont un peu partout l’objet de régulations de plus en plus strictes. Sa recherche postdoctorale a questionné de manière ethnographique la mise en œuvre des politiques publiques à l’échelon communal (agents de l’état civil) et à l’échelon fédéral (cellule de police spécialisée « mariage blanc ») dans la ville de Bruxelles.

En effet, en Belgique et depuis 1999, l’officier de l’état civil est muni du pouvoir légal de différer ou de refuser la célébration d’un mariage lorsque l’un des partenaires/les partenaires est/sont soupçonné(s) de mariage d’intérêt ou de complaisance.

Un dispositif de contrôle et d’authentification a donc été mis au point afin de confirmer ou dissiper les soupçons nés des prétentions d’union entre un citoyen(ne) belge ou européen(ne) et un(e) ressortissant(e) d’un pays tiers.

Son enquête de terrain a permis de mettre en lumière les critères implicites, éminemment moraux, qui servent de ressorts dans la prise de décision des agents de l’État belge.

En effet, en interrogeant l’État par le truchement du travail quotidien, répétitif et hautement moralisé de ses agents, la question des frontières de l’Europe incarnée dans les interactions entre migrants et agents de l’État a occupé une place centrale. Cette frontière s’articule ici autour de la conception partagée ou non des notions de citoyenneté et des formes légitimes d’affectivité.

C’est pour qualifier le travail moral quotidien des bureaucrates que les concepts de féminisme et de romantisme bureaucratiques ont émergé de mes observations ethnographiques ; ces concepts visent à rendre compte d’une tendance des agents de l’État à évaluer les partenaires binationaux à l’aune de critères implicites (l’amour dans sa forme romantique, l’égalité entre les sexes et le libre choix du partenaire) et non, comme le texte de loi l’indique, à l’aune des traces objectives d’instrumentalisation de l’institution du mariage.

Maïté Maskens est professeure d’anthropologie à l’Université Libre de Bruxelles.

Illustration : Manuel Bestene

Présentation de Maïté Maskens

Maïté Maskens est docteure en anthropologie et maître de conférences à l’Université libre de Bruxelles. Ses intérêts intellectuels hétéroclites l’ont porté à travailler sur le pentecôtisme, le genre, la migration, l’amour, la bureaucratie et l’utopie.

Elle est l’auteure d’une monographie :

  • Cheminer avec Dieu : pentecôtismes et migrations à Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2013),

de plusieurs numéros thématiques dont voici quelques exemples

  • "Mariages et migrations : l’amour et ses frontières", Migrations Société, vol. XXV, n° 150, 2013 ;
  • avec Isabelle Jabiot et Carine Plancke : "L’amour en sciences sociales, les sciences sociales en amour",
  • Émulations, n° 18 ; avec Ruy Blanes : "Ethnography and the Mutualizing Utopia", Journal of the Anthropological Society of Oxford, Special Issue VIII.2, 2016 ;
  • avec Ruy Blanes, Alex Flynn and Jonas Tinius, "Micro-utopias: anthropological perspectives on art, relationality and creativity", Cadernos de Arte e Antropologia, vol. 5, n° 1, p. 5-20, 2016)

et d’une douzaine d’articles dans des revues internationales à comité de lecture telles que :

  • Cambridge Journal of AnthropologyHAU : Journal of Ethnographic Theory
  • EtnograficCanadian Journal of African StudiesCahiers d’études africainesL’Espace PolitiqueAutrepart,
  • Archives des sciences sociales des religions et de nombreux chapitres d’ouvrages.

 

 

Au Théâtre de la Parole, nous croyons en l’accessibilité pour tou·tes.

Vous pouvez donc choisir librement le montant que vous souhaitez payer en fonction des différents tarifs proposés 

 

Vous voulez réserver pour la journée entière du 14 février 2025.

C'est possible en cliquant sur ce lien :

https://www.theatredelaparole.be/produit/journee-3-14-fevrier-2025/

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Maïté Maskens est professeure d’anthropologie à l’Université Libre de Bruxelles.

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Description

Elle est l’auteure d’une monographie :

  • Cheminer avec Dieu : pentecôtismes et migrations à Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2013),

de plusieurs numéros thématiques dont voici quelques exemples

  • « Mariages et migrations : l’amour et ses frontières », Migrations Société, vol. XXV, n° 150, 2013 ;
  • avec Isabelle Jabiot et Carine Plancke : « L’amour en sciences sociales, les sciences sociales en amour »,
  • Émulations, n° 18 ; avec Ruy Blanes : « Ethnography and the Mutualizing Utopia », Journal of the Anthropological Society of Oxford, Special Issue VIII.2, 2016 ;
  • avec Ruy Blanes, Alex Flynn and Jonas Tinius, « Micro-utopias: anthropological perspectives on art, relationality and creativity », Cadernos de Arte e Antropologia, vol. 5, n° 1, p. 5-20, 2016)

et d’une douzaine d’articles dans des revues internationales à comité de lecture telles que :

  • Cambridge Journal of AnthropologyHAU : Journal of Ethnographic Theory
  • EtnograficCanadian Journal of African StudiesCahiers d’études africainesL’Espace PolitiqueAutrepart,
  • Archives des sciences sociales des religions et de nombreux chapitres d’ouvrages.

 

 

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https://www.theatredelaparole.be/produit/journee-3-14-fevrier-2025/

Informations complémentaires

Tarifs

Article 27(1,25€ – vous munir de votre ticket), Catégorie 1 (2,40€), Catégorie 2 (4,40€), Catégorie 3 (6,40€), Catégorie 4 (8,40€), Catégorie 5 (10,40€), Catégorie 6 (12,40€), Catégorie 7 (14,40€), Catégorie 8 (16,40€)